Friday, January 14, 2011

La Tunisie perd sa tête, mais retrouve son honneur!
par: Hassan Serraji /14 janvier 2011
Il est presque 11 h, heure de Montréal, ce vendredi 14 janvier 2011 quand je reçois un courriel pour m’annoncer qu’une journée internationale contre les massacres en Tunisie et de solidarité et de soutien aux luttes du peuple tunisien sera organisée ce samedi 15 janvier 2011 à 14 h. Une initiative du Collectif canadien de solidarité avec les luttes sociales en Tunisie. Moins de deux heures après, je suis en train de déjeuner chez moi quand les télés du monde commencent à diffuser la nouvelle. Le président tunisien a quitté dans la précipitation son pays pour se réfugier en France.
Al Jazeera annonce même que le président déchu a quitté sa cour en laissant toute sa famille derrière lui!
Aussi sur ce blogue:De l'utilité de la diaspora dans les crises: le cas de la Tunisie, par Stéphane Waffo

Ce vendredi, plusieurs chaînes de télé diffusent par satellite les images de cette dernière marche du peuple tunisien sur le ministère de la terreur (intérieur). Pourtant, la veille, Ben Ali a lâché du lest avec des promesses pour plus de liberté, plus d’emploi, plus de tout. Lors de ce discours de la veille, l’ex-président a ouvert son allocution télévisée par un «je vous ai compris». Et peut-être qu’il a dit vrai pour une première fois de sa vie de président, car il a quitté le pouvoir le lendemain!Coup sur coup, les informations les plus folles circulent sur le web. On apprend que Le premier ministre Mohamed Ghannouchi a annoncé à la télévision qu'il assurait l'intérim de la présidence jusqu'à la tenue d'élections anticipées. Puis, que l’aéroport de Tunis est désormais sous le contrôle de l’armée et que l’état d’urgence a été décrété.Qui l’aurait cru? Aucune chancellerie occidentale n’a osé bouger le doigt après les émeutes éclatées en Tunisie. Il aurait suffi de moins d’un mois de révolte lancée à Sidi Bouzid, là où Mohamed Bouazizi s’est immolé. Ce jeune diplômé vendeur ambulant a voulu par son geste protester contre les autorités qui lui ont confisqué sa marchandise. C’est devenu la révolte spontanée de Bouazizi. Des jeunes sans aucun encadrement politique, ni de l’intérieur, ni de l’extérieur, ont réussi à faire fléchir un despote. Après la nouvelle, les envoyés spéciaux de la télé publique française parlaient de joie et de sentiment de soulagement chez la population. Une journée historique! La Tunisie a perdu sa tête, mais elle a retrouvé son honneur. Mes respects.

N.B. Le Collectif appelle à une manifestation ce samedi 15 janvier 2011 à 14 h.À Montréal : rassemblement et départ de la marche au square Dorchester (coin René-Lévesque et Peel)À Ottawa : devant le parlement d’OttawaÀ Québec : devant le Centre communautaire Lucien Borgne situé au 100, chemin Sainte-Foy

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