L'Arabie saoudite a achevé la construction d'une épaisse clôture qui sépare désormais son territoire de l'Irak et doit le protéger au nord des infiltrations d'hommes, d'armes et de marchandises, a annoncé samedi l'agence officielle SPA. Cette clôture de 900 kilomètres comprenant cinq épaisseurs est la première étape d'un projet visant à ceindre l'intégralité du royaume, soit 9.000 kilomètres, de murailles de haute technologie.
 
Radars, tours de suveillance, caméras infra-rouge 
 Selon SPA, cette protection s'étend de la zone de Hafr al-Baten (nord-est) à celle de Touraif près de la frontière avec la Jordanie (nord-ouest). Elle doit être équipée de tours de surveillance, de caméras infra-rouge et d'une cinquantaine de radars, va permettre "de réduire à zéro le nombre d'infiltrés et la contrebande de drogue, d'armes et de bétail" aux frontières nord du royaume, a ajouté l'agence.
 
Les relations entre l'Arabie saoudite et l'Irak se sont détériorées sous Nouri al-Maliki, qui a finalement accepté en août de céder son poste de Premier ministre en Irak. Le royaume sunnite accusait M. Maliki, un chiite,  d'avoir favorisé l'offensive des jihadistes de l'Etat islamique dans le nord irakien à cause de sa politique de marginalisation de la minorité sunnite irakienne. En revanche, M. Maliki accusait le royaume wahhabite de soutenir le "terrorisme" en Irak.
 
Une décision prise en 2006 
L'Arabie saoudite avait décidé la construction d'une barrière de sécurité de haute technologie à sa frontière avec l'Irak en 2006, alors que ce pays était plongé dans la guerre et des violences intercommunautaires.  Les dirigeants saoudiens ont ensuite étendu le projet à l'ensemble des frontières, terrestres et côtières, du royaume.
 
L'Arabie saoudite a connu de 2003 à 2006 une vague d'attentats attribués à Al-Qaïda qui a fait des dizaines de morts. Au prix d'une lutte implacable, le royaume avait pu porter des coups sévères au réseau extrémiste et des milliers de suspects avaient été arrêtés