Wednesday, January 21, 2009

En fermant son ambassade au Venezuela
Le Maroc soustraite pour Israël
mercredi 21 Janvier 2009
Souffrant d’une allergique épidermique à tout souffle qui véhicule la liberté et le droit fondamental à l’existence, le Maroc a décidé, jeudi dernier, de fermer son ambassade au Venezuela pour protester contre le soutien annoncé par le gouvernement de Caracas au Polisario qui lutte pour recouvrer l’indépendance du Sahara Occidental. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères du Maroc, «cette décision fait suite à l’hostilité croissante des autorités vénézuéliennes à l’égard de la question de l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc et aux récentes mesures de soutien à la RASD, prises par le gouvernement de ce pays». De prime abord, selon cette déclaration, pour le Maroc, tout action politique juste et louable visant à reconnaître le droit de se libérer du joug colonial est une hostilité. Une décision qui ne surprend guère les observateurs de la question sahraouie dès lors que le Maroc a toujours soutenu son annexion des territoires sahraouis et ne cesse de pratiquer la politique de la terreur sur un peuple résistant et résolu à arracher son indépendance. Ce qui est intriguant dans cette décision intempestive prise par les hautes autorités marocaines est que, suivant la logique du Makhzen, si la décision de fermer l’ambassade du Maroc au Venezuela est une forme de protestation contre le soutien apporté par Hugo Chavez à la cause sahraouie, il aurait été plus «juste» de généraliser cette décision sur tous les pays soutenant l’indépendance du Sahara Occcidental. Pourquoi le Maroc ne l’a-t-il pas fait ? A-t-il peur de s’enliser dans un isolement politique et de se faire marginaliser ? S’il était aussi convaincu de sa démarche et de son argumentaire à placer tout un peuple non marocain sous son giron colonialiste, pourquoi le roi Mohammed IV ne va pas au bout de sa logique en coupant carrément ses relations diplomatiques avec les pays qui reconnaissent la RASD au lieu de les geler momentanément. La seule réponse à cette question est que cette décision n’obéit aucunement à une atteinte à la souveraineté marocaine mais aux desiderata de son allié Israël. En effet, Hugo Chavez a exigé le départ de l’ambassadeur d’Israël au Venezuela en guise de protestation du génocide que subit la population de Ghaza de la part de l’armée sioniste. Une décision courageuse et inattendue qui est resté en travers de la gorge des responsables israéliens. De ce fait, ayant donné instruction à leur sous-traiteur qu’est le Maroc, Israël voulait faire payer à Hugo Chavez son geste hautement symbolique qui commence à faire des émules. C’est dans ce cadre que le Maroc a décidé de fermer son ambassade au Venezuela en avançant comme subterfuge l’alignement de ce pays à la cause sahraouie. Autre élément qui renforce cette thèse est que le Maroc a refusé de participer au Sommet de Doha sur Ghaza et n’a dépêché qu’à la dernière minute son ministre des Affaires étrangères. En d’autres termes, il était inconcevable que le Maroc participe à ce sommet avec son roi alors que ses intérêts étaient de ne pas défendre les intérêts des Arabes, en général, et des Palestiniens en particulier. Il s’agit d’une gymnastique diplomatique marocaine inspirée de la danse de la Hora. Peut-on s’attendre à mieux de la part du Maroc quand il s’agit de la cause palestinienne ? Que nenni. La raison est que trop de similitudes lient Israël au Maroc. Il s’agit des deux derniers colonisateurs de ce siècle. L’un a colonisé le Sahara Occidental et l’autre la Palestine. Comme par coïncidence, ces deux pays font partie du monde arabo-islamique. Autre similitude, le Maroc et Israël se sont donnés le mot à utiliser pour leurs fins abjectes les mêmes méthodes de terreur, de liquidation physique, assassinant même des hommes politiques de leur pays ; des personnalités qui prônaient un autre discours que le discours officiel. Le centre de détention de Témara et le bagne de Tazmamart ne sont qu’une triste réalité qui «reflète» toute la foi et le sens de justice pour celui qui s’est autoproclamé commandant des croyants et qui déroule le tapis rouge aux responsables israéliens. Un tapis qui a pris sa couleur par tant de sang versé par des épris de liberté et des droits de l’Homme.
18-01-2009 Mohamed-Cherif Drifi http://www.lanouvellerepublique.com

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