Carlos Ruiz Miguel : « Historiquement, le Sahara occidental n'a jamais fait partie du Maroc »
Historiquement, le Sahara occidental "n'a jamais fait partie du Maroc", souligne le juriste et chercheur espagnol Carlos Ruiz Miguel. Dans une contribution parue hier dans le quotidien Liberté, intitulée "Les mensonges de Felipe Gonzalez (ancien président du gouvernement espagnol) mis à nu", le juriste rappelle à cet ancien responsable socialiste l'avis de la Cour internationale de justice à propos du Sahara occidental rendu le 16 octobre 1975 en citant le paragraphe 162 de cet avis. "(...) La Cour conclut que les éléments et renseignements n'établissent l'existence d'aucun lien de souveraineté territoriale ente le territoire du Sahara occidental, d'une part, et le Royaume du Maroc ou l'ensemble mauritanien d'autre part", affirme cette juridiction.
"La Cour n'a donc pas constaté l'existence de liens juridiques de nature à modifier l'application (...) du principe d'autodétermination, grâce à l'expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire", précise la Cour dans son avis.
"En conclusion, il ne semble pas discutable que Felipe Gonzalez ment quand il parle du Maroc et du Sahara occidental", et affiche son soutien aux thèses marocaines, écrit le juriste. L'auteur fait savoir que l'ancien président du gouvernement espagnol, "versa" le 29 septembre dernier, "quelques propos sur le Maroc et le Sahara occidental (heureusement enregistrés sur vidéo) qu'on ne pourrait en aucun cas qualifier d'erreurs". Pour le juriste Ruiz Miguel, "il ne s'agit pas (du fait) que Felipe Gonzales méconnaisse la question du Sahara occidental (...). Ici le problème n'est pas de cohérence ou d'incohérence, ni d'ignorance ou de savoir. Le problème concerne la vérité ou le mensonge. Et Felipe Gonzales ment", affirme-t-il. En guise de démonstration, le juriste rappelle que Felipe Gonzalez se trouvait dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf le 14 novembre 1976 et prononça un discours qu'"on peut écouter sur vidéo". Dans ce discours, l'ancien responsable espagnol déclare que "le peuple sahraoui va vaincre, non seulement parce qu'il a raison, mais aussi parce qu'il a la volonté de lutter pour sa liberté", "La majorité du peuple espagnol, ce qu'il y a de plus noble et de meilleur dans le peuple espagnol est solidaire avec votre combat", dit-il aux réfugiés sahraouis ce jour là, ajoutant qu'"en tant qu'une partie du peuple espagnol, nous avons honte que le gouvernement n'ait pas seulement fait une mauvaise colonisation, mais une plus mauvaise encore décolonisation, en vous livrant aux mains de gouvernements réactionnaires comme ceux du Maroc et de la Mauritanie", déclare-t-il.
Ressources naturelles du Sahara occidental : «le Maroc viole le droit international»
"Nous savons que votre expérience est d'avoir reçu beaucoup de promesses jamais accomplies. (...) Notre parti (socialiste) vous soutiendra jusqu'à la victoire finale", assure Ruiz Miguel aux Sahraouis. Pourtant, le 26 septembre dernier, le même Gonzalez qui prenait part à un débat à Madrid affirme à l'assistance: "Je ne vois pas où est la spoliation des ressources naturelles qui ruine le Sahara (occidental), parce que, vraiment, il n'y a pas d'activité économique au Sahara. Non, aucune". Dans ce débat, il prend aussi position en faveur de la proposition marocaine d'octroyer une autonomie aux Sahraouis. Or, le juriste affirme et démontre qu'il y a une activité économique au Sahara occidental rappelant à l'ancien président du gouvernement espagnol que dans ce territoire, il "sait parfaitement qu'on exploite surtout les phosphates et la pêche". Le juriste cite un article d'un journaliste norvégien dont les conclusions établissent que "les recettes annuelles pour le Maroc provenant des phosphates de Bucraâ en 2008 s'élèveraient à plus de 1,7 milliard de dollars". S'agissant de la pêche, il relève que le Maroc continue de pêcher dans les côtes du Sahara occidental et "Felipe Gonzalez sait qu'elle est beaucoup plu abondante au Sahara qu'au Maroc, (...) lui qui a signé un accord de pêche avec le Maroc en 1983". Pour le juriste, le Maroc "viole le droit international" en exploitant les ressources halieutiques sahraouies. Il s'interroge également si l'ancien président du gouvernement espagnol "est redevable au Maroc" de quelque chose ou s'il le fait de façon bénévole, en faisant référence à ses démarches auprès de pays latinos américains pour qu'ils retirent leur reconnaissance à la RASD, ou lorsqu'il intervint auprès de la FIFA pour "défendre" la candidature du Maroc pour l'organisation du Mondial de football 2010. source: Quotidien El moujahid
http://www.elmoudjahid.com/accueil/filinfo/44569.html
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