Thursday, December 02, 2010

Communiqué de presse
Sahara occidental :
il faut veiller aux droits de l'homme, estiment les députés
Relations extérieures − 02-12-2010 -
Commission: Affaires étrangères
La surveillance des droits de l'homme et du respect du droit international s'impose au Sahara occidental, ont déclaré les députés de la commission des affaires étrangères lors de réunions avec les dirigeants du Front Polisario et avec le gouvernement marocain, ce mercredi. Les députés ont également appelé à des missions d'enquête dans la région.
Le représentant du Front Polisario, Mohamed Salem Ould Salek, et le ministre marocain des affaires étrangères et de la coopération, Taïb Fassi-Fihri, ont rencontré les membres de la commission des affaires étrangères pour discuter des récents incidents dans la ville du Sahara occidental de Laâyoune.
Le démantèlement du camp de protestation Gdaim Izik
Le démantèlement du camp de protestation Gdaim Izik par les forces marocaines, le 8 novembre, a constitué "un point de non retour, tout doit changer maintenant", a déclaré M. Ould Salek, qui a déploré les restrictions "imposées par les forces marocaines à la circulation des diplomates, des ambassades étrangères, des membres du Parlement européen, des représentants d'ONG et des journalistes".
"Selon les rapports des renseignements européens, entre 500 et 600 personnes ont disparu" lors du démantèlement du camp, a déclaré Ana Gomes (S&D, PT).
M. Fassi-Fihri a nié: "le camp a été démantelé de manière parfaitement pacifique, sans la mort d'un seul civil", a-t-il souligné, ajoutant que même si "les gens parlent d'un camp d'internement style Auschwitz", et si nous avons été accusés d'assassiner des gens, personne n'est mort".
Quant aux allégations selon lesquelles les journalistes, ONG et politiciens n'auraient pas eu un libre-accès au camp, la vérité a été déformée, les gens ont pu entrer et sortir du camp’’ a-t-il conclu.
Pour clarifier les choses, José Ignacio Salafranca (PPE, ES) a suggéré que le mandat de l'ONU au Sahara occidental soit élargi afin d'y inclure la surveillance des droits de l'homme. Ioannis Kasoulides (PPE, CY) a exhorté M. Fassi-Fihri à envisager de faire appel à un comité indépendant d'une tierce partie pour surveiller la situation des droits humains au Sahara occidental.
La voie de l'auto-détermination
Ould Salek du Polisario a affirmé que le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique et a insisté sur "la nécessité d’un processus d'auto-détermination pour le Sahara occidental avec un référendum respectant le droit international", similaire à celui du Timor oriental ou de la Namibie.
Le ministre marocain des affaires étrangères Fassi-Fihri a fait observer qu'"un référendum n'est pas la panacée", ajoutant que "l'autodétermination doit être trouvée par la voie d'une négociation politique’’, et que "le Maroc doit faire partie de toute solution à cette question".
Willy Meyer (GUE/NGL, ES) a qualifié le Maroc de "force d'occupation" dans le Sahara occidental et a exhorté Rabat à respecter le droit international et à "libérer tous les prisonniers détenus politiques illégaux". M. Fassi-Fihri s'est opposé à l'utilisation du mot ‘’occupation’’, en disant ‘’vous ne trouverez pas ce mot dans une résolution de l'ONU depuis 1980", ajoutant qu'aucune résolution du Conseil de sécurité des Nations unies n'a appelé à un "référendum" au Sahara occidental depuis 2004.
A qui appartiennent les ressources naturelles?
M. Ould Salek s'est déclaré préoccupé du fait que les eaux du Sahara Occidental soient incluses dans l'accord de pêche UE-Maroc qui doit être renouvelé en février 2011 et requiert le consentement du Parlement. "Le Maroc n'a aucune base juridique pour l'exploitation de ces eaux", a-t-il dit, appelant les députés "à agir en tant que conscience de l'UE’’ et à saisir l'occasion pour faire pression afin d’exclure les eaux du Sahara occidental de l'accord.
M. Fassi-Fihri a fait observer que le Sahara occidental "est un territoire pauvre" et qu'il ne fournit qu'1% des ressources nationales (du Maroc). Il a ajouté que la pêche "ne peut prospérer que grâce à l'investissement public et privé" et a demandé "voulez-vous que la population locale soit davantage punie?".
Le député Raül Romeva (Verts/ALE, ES) a convenu que le Maroc n'a pas le droit d'exploiter les eaux du Sahara occidental et a demandé instamment qu'il soit exclu les futurs accords de pêche de l'UE avec le Maroc.
La délégation du PE au Sahara occidental
Le président de la délégation du PE pour les relations avec les pays du Maghreb et l'Union du Maghreb arabe, Pier Antonio Panzeri (S&D, IT), a proposé l'envoi d'une délégation du Parlement européen à Laâyoune. "Nous voulons un dialogue ouvert avec le Maroc car ce pays est un partenaire important pour l'UE", a-t-il déclaré.
La résolution du Parlement européen
M. Fassi-Fihri a déclaré que la résolution du Parlement européen du 25 novembre sur la situation au Sahara occidental "ne tient pas compte d'un certain nombre de faits, comme la présence d’ONG crédibles et de journalistes sur le terrain", ainsi que des cocktails Molotov et des machettes utilisées contre les forces marocaines. Jugeant la résolution "injuste et déséquilibrée", il a déclaré que ‘’le peuple marocains se sent blessé".
M. Ould Salek a estimé que la résolution "a montré une fois que le Parlement européen a un rôle clair de conscience démocratique de l'UE".
Plusieurs députés ont rappelé que la résolution a été appuyée par tous les groupes politiques. ’’Il s'agit d'un texte officiel", a déclaré Annemie Neyts-Uyttebroeck (ADLE, BE), ajoutant :"vous avez le droit d'avoir votre opinion, mais la légitimité de ce texte est au-dessus de vos doutes".
Rachida Dati (PPE, FR) a souligné qu'il y avait eu ‘’aucune place pour un débat avant le vote de cette résolution".
1.12.2010
Sous la présidence de : Gabriele ALBERTINI (EPP, IT)
REF. : 20101129IPR02808
Natalia DASILVA
Attachée de presse
(+32) 2 28 44301 (BXL)
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