mardi 19 février 2008
M. Saâdoune - Le Quotidien d’Oran
Les Occidentaux donnent, une fois de plus, la preuve que le droit international n’engage à rien et qu’il est susceptible d’une application à géométrie variable.
Les Etats-Unis et une grande partie de l’Union européenne vont reconnaître l’indépendance du Kosovo qui a été proclamée hier. Ce qu’ils n’ont pu faire passer par le Conseil de sécurité en raison de l’opposition de la Russie, de la Chine et de l’Afrique du Sud, ils essaient de le faire en appuyant la proclamation unilatérale. C’est une « affaire européenne », clame-t-on dans certaines capitales européennes ! Voire... Certains pays européens, comme l’Espagne, Chypre ou la Grèce, ne soutiennent pas pour des raisons évidentes : ils font face à des mouvements indépendantistes et le Kosovo constitue un fâcheux précédent pour eux. C’est surtout une affaire où la duplicité et l’hypocrisie des Occidentaux sont grossièrement voyantes.
Dans la revendication d’indépendance, le dossier des Sahraouis est infiniment plus solide en droit que celui des Kosovars. L’arrêt de la CIJ sur le Sahara Occidental a confirmé qu’il n’y avait pas de liens de « souveraineté territoriale » avec le Maroc et qu’il n’y avait pas de liens juridiques qui s’opposeraient à la mise en oeuvre de la résolution 1514 sur la décolonisation et l’application du principe d’autodétermination. A l’opposé, le lien juridique entre le Kosovo et Belgrade a été constant et la résolution 1244 mettant le Kosovo sous tutelle de l’ONU a réaffirmé la souveraineté de la Serbie sur le territoire.
Et pourtant, ces Etats occidentaux qui reconnaissent le Kosovo s’opposent à l’exercice du droit des Sahraouis à l’autodétermination et les somment d’accepter le plan d’autonomie de Rabat. Comment Washington ou Paris et d’autres peuvent-ils justifier leur soutien à l’indépendance du Kosovo et s’opposer à un référendum pour les Sahraouis ? Sur la base de quels critères, de quelles normes ? La réponse est simple : le seul critère, c’est ce qu’ils veulent et rien d’autre. Nulle place au droit international dans cette démarche, mais une volonté d’imposer le fait accompli, de faire jouer le rapport de force. Le jeu est risqué.
La mise en oeuvre de l’autodétermination des Sahraouis n’est pas un « précédent », elle est une stricte application des résolutions de l’ONU, elle est conforme, côté africain, au principe de l’intangibilité des frontières. Dans le cas du Kosovo, les choses sont très différentes : c’est bien un précédent, une sortie du droit qui risque de faire boule de neige... aux Balkans et ailleurs.
La seule issue conforme au droit aurait été une séparation consentie entre la Serbie et le Kosovo. Or, on est devant une mesure unilatérale, soutenue par les Occidentaux, qui ne s’appuie sur aucun fondement juridique. Les Occidentaux qui veulent arracher au Polisario un renoncement à l’indépendance au nom du « réalisme » donnent, une fois de plus, la preuve que le droit international n’engage à rien et qu’il est susceptible d’une application à géométrie variable.
On s’oppose à l’application du droit au Sahara Occidental, on le bafoue au Kosovo. Lorsque les occidentaux viendront inciter le Polisario à faire preuve de « réalisme », les Sahraouis pourraient parler du Kosovo. Et ils ne seront pas hors sujet, bien au contraire...
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3833
Le droit tout simplement
16-02-2008 Mourad Termoul
Inscrite il y a plus de 42 ans dans le registre de l’Assemblée générale des Nations unies, la question du Sahara occidental demeure, à ce jour, un cas flagrant du déni du droit international. Les différentes résolutions émanant, jusqu’ici, du Conseil de sécurité de l’Onu et les différentes motions adoptés par les assemblées générales onusienne successives, n’ont pu, hélas, venir à bout de ce dernier cas de décolonisation dans le continent africain. Une cause pourtant qui rentre en droite ligne des recommandations du premier article de la charte des Nations unis qui ouvre le chemin aux peuples à disposer d’eux-mêmes. Ni les accords de Houston, ni le plan Baker, et encore moins les rounds, inachevés, de Manhasset, n’ont concrétisé cet idéal qui jadis a permis à d’autres combats d’aboutir à l’indépendance. Un fait relevé d’ailleurs par le sénateur belge et défenseur infatigable de la cause sahraouie, M. Pierre Galand. Celui-ci à lors d’une lors d'une conférence sur le droit des peuple à l'autodétermination, tenue hier à Alger a affirmé que "dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale, plusieurs combats ont été menés par des peuples pour la reconnaissance de leurs droits nationaux. Mais, malheureusement, tout cet effort n'a pas été réellement endossé par la communauté internationale. Si c'était réellement le cas, le peuple sahraoui serait indépendant aujourd'hui et la Palestine serait, également, un Etat indépendant". Des propos lourds de sens et qui tranchent net avec le laxisme relevé ça et là envers certaines causes. Politique du deux poids deux mesures, qui fait dire à M. Galand "Nous sommes aujourd'hui dans une situation de non-droit et si nous ne prenons pas garde, le 21ème siècle sera celui du déchirement". Dans ce sens, les derniers propos de l’envoyé personnel du SG de l’Onu au Sahara occidental M. Peter Van Walsum n’incitent guère à l’optimisme. En effet, après avoir relevé « l’absence d’un plan pour sortir de l’impasse », le diplomate onusien a fini par lâcher "je n'ai pas encore trouvé de solution". De quelle solution parle t- on encore ? En 1965, la résolution 2072 de l’Assemblée générale des Nations unies place le Sahara occidental sur la liste des régions à décoloniser et fait référence à la résolution 1514 sur le droit à l’autodétermination des peuples colonisés. 40 ans après, la résolution 1783 adoptée par le Conseil de sécurité à sa 5773e séance, le 31 octobre 2007, tout en rappelant ses résolutions antérieures sur le Sahara occidental, insiste sur l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies. Encore une fois « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Donc, un referendum si tant, la définition de ce mot revêt encore le même sens.
16-02-2008 Mourad Termoul
Inscrite il y a plus de 42 ans dans le registre de l’Assemblée générale des Nations unies, la question du Sahara occidental demeure, à ce jour, un cas flagrant du déni du droit international. Les différentes résolutions émanant, jusqu’ici, du Conseil de sécurité de l’Onu et les différentes motions adoptés par les assemblées générales onusienne successives, n’ont pu, hélas, venir à bout de ce dernier cas de décolonisation dans le continent africain. Une cause pourtant qui rentre en droite ligne des recommandations du premier article de la charte des Nations unis qui ouvre le chemin aux peuples à disposer d’eux-mêmes. Ni les accords de Houston, ni le plan Baker, et encore moins les rounds, inachevés, de Manhasset, n’ont concrétisé cet idéal qui jadis a permis à d’autres combats d’aboutir à l’indépendance. Un fait relevé d’ailleurs par le sénateur belge et défenseur infatigable de la cause sahraouie, M. Pierre Galand. Celui-ci à lors d’une lors d'une conférence sur le droit des peuple à l'autodétermination, tenue hier à Alger a affirmé que "dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale, plusieurs combats ont été menés par des peuples pour la reconnaissance de leurs droits nationaux. Mais, malheureusement, tout cet effort n'a pas été réellement endossé par la communauté internationale. Si c'était réellement le cas, le peuple sahraoui serait indépendant aujourd'hui et la Palestine serait, également, un Etat indépendant". Des propos lourds de sens et qui tranchent net avec le laxisme relevé ça et là envers certaines causes. Politique du deux poids deux mesures, qui fait dire à M. Galand "Nous sommes aujourd'hui dans une situation de non-droit et si nous ne prenons pas garde, le 21ème siècle sera celui du déchirement". Dans ce sens, les derniers propos de l’envoyé personnel du SG de l’Onu au Sahara occidental M. Peter Van Walsum n’incitent guère à l’optimisme. En effet, après avoir relevé « l’absence d’un plan pour sortir de l’impasse », le diplomate onusien a fini par lâcher "je n'ai pas encore trouvé de solution". De quelle solution parle t- on encore ? En 1965, la résolution 2072 de l’Assemblée générale des Nations unies place le Sahara occidental sur la liste des régions à décoloniser et fait référence à la résolution 1514 sur le droit à l’autodétermination des peuples colonisés. 40 ans après, la résolution 1783 adoptée par le Conseil de sécurité à sa 5773e séance, le 31 octobre 2007, tout en rappelant ses résolutions antérieures sur le Sahara occidental, insiste sur l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies. Encore une fois « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Donc, un referendum si tant, la définition de ce mot revêt encore le même sens.
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