Sahara occidental : «La dernière colonie d’Afrique», objet d’un débat de fond à Paris
19-02-2008 El MOUDJAHID
La question du Sahara occidental, "la dernière colonie d’Afrique", a fait l’objet lundi soir d’un débat organisé par de nombreuses ONG françaises, dans le cadre de la semaine anticoloniale.La question sahraouie, présentée comme "un cas de colonisation de peuplement" a été au centre d’un débat sur le thème « Sahara Occidental : A quand la décolonisation marocaine ? », animé à Bagnolet, en région parisienne, par l’Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique (AFASPA), soutenue par plusieurs autres ONG françaises et un parti marocain, « La Voie Démocratique ». La représentante de l’AFASPA a retracé les différents épisodes de la résistance sahraouie, depuis l’occupation espagnole en 1884 à l’annexion par le Maroc en 1975. "Il s’agit bien d’un cas de colonisation de peuplement", en a-t-elle déduit, citant les cas de l’occupation d’El Ayoun et de Dakhla par une "population marocaine pauvre à qui l’on a fait miroiter l’idée d’un eldorado". Pour elle, le problème est que le Maroc rejette l’alternative d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui parce que, notamment, il "ne fait plus confiance" à ses colons, au cas où "une certaine tranche d’entre eux" devrait participer, "tel que l’a accepté le Front Polisario", à ce vote référendaire. La représentante de l’AFASPA a ensuite évoqué "l’Intifadha permanente" du peuple sahraoui, avec "tout le lot de répressions quotidiennes" que subissent notamment les défenseurs sahraouis des droits humains. Concernant cette répression, une avocate membre de « Droits-Solidarité », Me France Weyl, a appelé à déployer "autour de la légitimité de la résistance sahraouie une protection juridique internationale". Mandatée par DS et l’Association internationale des juristes démocrates (AIJD) pour suivre à El Ayoun le procès en appel de défenseurs sahraouis des droits humains, Me Fance Weyl, auteur d’un rapport sur la question, a constaté "de nombreuses infractions aux dispositions de procédure pénale". Elle a rapporté que le fait saillant de ces procès, "montés de toutes pièces", est que les prévenus sahraouis aient été "accusés pour des faits de droit commun alors qu’ils avaient été réellement arrêtés pour un délit d’opinion". "Les magistrats marocains on tout fait pour étouffer l’aspect politique de ces procès", a-t-elle ajouté. Face à l’ampleur des répressions sous différentes formes, physiques, administratives, juridiques, le représentant du Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara Occidental (CORELSO), M. Jean-Paul Lemarec, a déploré "le silence des médias", notamment français, autour "de cette question de décolonisation".
http://www.elmoudjahid.com/em/monde/831.html?VivvoSessionId=2635d4bd47bb47d3b4ab5
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