LE MONDE 19.11.09
Stockholm Correspondance
Brahim Dahane, président de l'Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l'homme (ASVDH), devait recevoir, lundi 16 novembre à Stockholm, un prix décerné par le gouvernement suédois. Mais sa chaise était vide. Le 8 octobre, il avait été arrêté en même temps que six autres militants sahraouis par les autorités marocaines, officiellement pour avoir visité le camp de réfugiés de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, et s'être affiché aux côtés de dirigeants du Front Polisario. Il a été incarcéré pour "haute trahison" à son retour au Maroc.
Brahim Dahane, président de l'Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l'homme (ASVDH), devait recevoir, lundi 16 novembre à Stockholm, un prix décerné par le gouvernement suédois. Mais sa chaise était vide. Le 8 octobre, il avait été arrêté en même temps que six autres militants sahraouis par les autorités marocaines, officiellement pour avoir visité le camp de réfugiés de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, et s'être affiché aux côtés de dirigeants du Front Polisario. Il a été incarcéré pour "haute trahison" à son retour au Maroc.
Déjà emprisonné de 1987 à 1991 et torturé, Brahim Dahane serait détenu à la prison Salé, dans la banlieue de Rabat, attendant d'être jugé par un tribunal militaire.
A Stockholm, certains, comme Jens Orback, secrétaire général du Centre Olof Palme, accusent le Maroc d'avoir arrêté Brahim Dahane pour l'empêcher de recevoir son prix à Stockholm. D'autres, comme Eskil Franck, le directeur du Forum de l'histoire vivante, organisateur du prix, n'établissent pas un tel lien, mais ne doutent pas que "l'expulsion d'une diplomate suédoise est sûrement une réponse directe au prix".
Les autorités marocaines ont expulsé, le 4 novembre, la numéro deux de l'ambassade de Suède à Rabat, accusée par le Maroc d'avoir fait passer des documents marocains à l'opposition sahraouie.
A Stockholm, certains, comme Jens Orback, secrétaire général du Centre Olof Palme, accusent le Maroc d'avoir arrêté Brahim Dahane pour l'empêcher de recevoir son prix à Stockholm. D'autres, comme Eskil Franck, le directeur du Forum de l'histoire vivante, organisateur du prix, n'établissent pas un tel lien, mais ne doutent pas que "l'expulsion d'une diplomate suédoise est sûrement une réponse directe au prix".
Les autorités marocaines ont expulsé, le 4 novembre, la numéro deux de l'ambassade de Suède à Rabat, accusée par le Maroc d'avoir fait passer des documents marocains à l'opposition sahraouie.
"Une semaine avant d'annoncer officiellement le prix le 3 novembre, j'ai informé l'ambassade du Maroc pour leur donner une chance de libérer Dahane, confie M. Franck. Je n'y croyais pas trop, mais je devais leur laisser cette possibilité."
A Stockholm, où l'on considère que le Sahara occidental est occupé par le Maroc, les autorités ont déclaré que la réaction marocaine était "disproportionnée". "C'est étonnant car les positions suédoises sur le Sahara occidental sont les mêmes depuis trente ans", indique un diplomate.
Grève de la faim
Aïcha Dahane, l'une des soeurs de Brahim Dahane, venue à Stockholm recevoir le prix à sa place, a profité de sa tribune pour exhorter l'Union européenne (UE) à renoncer à "exploiter illégalement les eaux (très poissonneuses) du Sahara occidental" et a remercié "la Suède pour son opposition au traité de pêche de l'UE qui autorise le Maroc à accorder des licences à des navires de pêche européens". Une réaction suédoise est attendue dans les jours à venir.
Dans le même temps, une autre militante sahraouie connue, Aminatou Haidar, est en grève de la faim depuis lundi à Lanzarote, aux Canaries (Espagne), pour protester contre son expulsion du Sahara occidental par les autorités marocaines qui, selon elle, refusent de la laisser revenir chez elle. Détentrice d'un passeport marocain, elle avait inscrit sur sa fiche d'entrée qu'elle était résidente du Sahara occidental. Au Maroc, le ministre des affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, a déclaré que Mme Haidar avait de fait "rejeté sa nationalité marocaine" et que, à ce titre, elle avait été renvoyée vers les îles Canaries.
Olivier Truc / Le Monde
A Stockholm, où l'on considère que le Sahara occidental est occupé par le Maroc, les autorités ont déclaré que la réaction marocaine était "disproportionnée". "C'est étonnant car les positions suédoises sur le Sahara occidental sont les mêmes depuis trente ans", indique un diplomate.
Grève de la faim
Aïcha Dahane, l'une des soeurs de Brahim Dahane, venue à Stockholm recevoir le prix à sa place, a profité de sa tribune pour exhorter l'Union européenne (UE) à renoncer à "exploiter illégalement les eaux (très poissonneuses) du Sahara occidental" et a remercié "la Suède pour son opposition au traité de pêche de l'UE qui autorise le Maroc à accorder des licences à des navires de pêche européens". Une réaction suédoise est attendue dans les jours à venir.
Dans le même temps, une autre militante sahraouie connue, Aminatou Haidar, est en grève de la faim depuis lundi à Lanzarote, aux Canaries (Espagne), pour protester contre son expulsion du Sahara occidental par les autorités marocaines qui, selon elle, refusent de la laisser revenir chez elle. Détentrice d'un passeport marocain, elle avait inscrit sur sa fiche d'entrée qu'elle était résidente du Sahara occidental. Au Maroc, le ministre des affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, a déclaré que Mme Haidar avait de fait "rejeté sa nationalité marocaine" et que, à ce titre, elle avait été renvoyée vers les îles Canaries.
Olivier Truc / Le Monde
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