Deux mois loin du camp pour des enfants sahraouis
Abdala, Abdelhedi, Hindou, Fatiha, Wafa, Ahlam, Aicha, Rabab, Mohamed et Nina, la sage-femme, heureux sur les hauteurs de Saint-Nazaire, face à la mer.
Avec leur accompagnatrice, ces dix garçons et filles vivent un été intense, loin de leur camp de réfugiés du Sahara occidental. Le fruit d'une longue amitié avec les associations de la région.
RencontreUn rire communicatif explose à la fin de chacune de ses phrases. Hindou, petite fille sahraouie gaie comme un pinson, ne se lasse pas de raconter qu'elle adore, ici, tout ce qui n'existe pas chez elle. « La nature toute verte, l'eau, la pluie », dit-elle dans sa langue, tout en essayant de glisser les mots de français appris depuis le début de son séjour.
Dix enfants issus du camp de réfugiés de Tindouf, dans le désert algérien, sont arrivés en Loire-Atlantique, début juillet, pour ces longues vacances organisées par plusieurs associations régionales de soutien au peuple sahraoui. Elles comptent parmi les plus actives en France avec celle du Mans, dernière grande ville jumelée avec un village de réfugiés.
Les jeux de société, trop bien !
« Cela fait trente ans que nous sommes liés d'amitié. Dès le premier séjour, nous avons mis en place des échanges. Dans les camps, ils ne vivent que grâce à l'aide humanitaire », résume Alain Hardy, du comité nazairien de soutien au Sahara occidental.
Ce territoire, ancienne colonie espagnole coincée entre l'océan, le désert algérien, le Maroc et la Mauritanie, demeure une zone de conflit entre les Sahraouis, qui réclament son indépendance, et le Maroc, qui contrôle 80 % des terres et des villes.
Les camps de réfugiés comme celui de Tindouf avaient été créés en protestation « à l'occupation marocaine débutée en 1975 dès la décolonisation espagnole », rappelle Alain Hardy. Depuis, malgré la mise en place d'une mission de l'Onu en charge du respect du cessez-le-feu, le conflit est dans l'impasse.
Dans les camps, les enfants se massent dans les écoles qui disposent d'un maître. « Parfois il n'y a pas classe, surtout s'il fait trop chaud », raconte Fatiha. Comme tous les enfants, ils jouent, « au ballon, aux billes ».
Les jeux de société, ils les ont découverts cet été dans leur famille d'accueil ou dans les centres de loisirs, mais regrettent « de ne pas pouvoir les emporter ». La température de l'air et de l'eau a également été un choc. « Abdalah me demandait chaque jour : «Et demain, chaleur ? » », confie l'une des hôtes.
Eux qui ne connaissent pas la mer, située à plusieurs centaines de kilomètres du camp de Tindouf, ont plongé dans l'eau... froide. Les repas aussi ont donné lieu à de longs commentaires. Abdalah dévore « le poulet », Hindou et Rabab « les frites ». « Chez eux, c'est plutôt lentilles le midi, haricots le soir et, le lendemain, l'inverse », commente Alain Hardy.
À Rezé, puis à Saint-Nazaire et enfin dans leurs familles de Blain, les enfants sahraouis, accueillis à bras ouvert partout où ils sont passés, ont baladé leur sourire mais aussi rappelé leur cause et chanté leur hymne.
« Oui, ils ont un esprit politique dès l'enfance, souligne Nina, sage-femme sahraouie, également impliquée dans la formation de personnel médical dans les camps. Quoi de plus normal puisqu'ils attendent un avenir ? »
Hindou, justement, s'arrête de rigoler : « Ici aussi, je fais le même rêve. Celui de l'indépendance de mon pays. »
Dix enfants issus du camp de réfugiés de Tindouf, dans le désert algérien, sont arrivés en Loire-Atlantique, début juillet, pour ces longues vacances organisées par plusieurs associations régionales de soutien au peuple sahraoui. Elles comptent parmi les plus actives en France avec celle du Mans, dernière grande ville jumelée avec un village de réfugiés.
Les jeux de société, trop bien !
« Cela fait trente ans que nous sommes liés d'amitié. Dès le premier séjour, nous avons mis en place des échanges. Dans les camps, ils ne vivent que grâce à l'aide humanitaire », résume Alain Hardy, du comité nazairien de soutien au Sahara occidental.
Ce territoire, ancienne colonie espagnole coincée entre l'océan, le désert algérien, le Maroc et la Mauritanie, demeure une zone de conflit entre les Sahraouis, qui réclament son indépendance, et le Maroc, qui contrôle 80 % des terres et des villes.
Les camps de réfugiés comme celui de Tindouf avaient été créés en protestation « à l'occupation marocaine débutée en 1975 dès la décolonisation espagnole », rappelle Alain Hardy. Depuis, malgré la mise en place d'une mission de l'Onu en charge du respect du cessez-le-feu, le conflit est dans l'impasse.
Dans les camps, les enfants se massent dans les écoles qui disposent d'un maître. « Parfois il n'y a pas classe, surtout s'il fait trop chaud », raconte Fatiha. Comme tous les enfants, ils jouent, « au ballon, aux billes ».
Les jeux de société, ils les ont découverts cet été dans leur famille d'accueil ou dans les centres de loisirs, mais regrettent « de ne pas pouvoir les emporter ». La température de l'air et de l'eau a également été un choc. « Abdalah me demandait chaque jour : «Et demain, chaleur ? » », confie l'une des hôtes.
Eux qui ne connaissent pas la mer, située à plusieurs centaines de kilomètres du camp de Tindouf, ont plongé dans l'eau... froide. Les repas aussi ont donné lieu à de longs commentaires. Abdalah dévore « le poulet », Hindou et Rabab « les frites ». « Chez eux, c'est plutôt lentilles le midi, haricots le soir et, le lendemain, l'inverse », commente Alain Hardy.
À Rezé, puis à Saint-Nazaire et enfin dans leurs familles de Blain, les enfants sahraouis, accueillis à bras ouvert partout où ils sont passés, ont baladé leur sourire mais aussi rappelé leur cause et chanté leur hymne.
« Oui, ils ont un esprit politique dès l'enfance, souligne Nina, sage-femme sahraouie, également impliquée dans la formation de personnel médical dans les camps. Quoi de plus normal puisqu'ils attendent un avenir ? »
Hindou, justement, s'arrête de rigoler : « Ici aussi, je fais le même rêve. Celui de l'indépendance de mon pays. »
Frédéric SALLE. Ouest-France
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