Les Sahraouis exigent la levée de l'embargo sur le rapport onusien sur les violations des droits humains au Sahara occidental
Londres, 24/11/2007 (SPS)
Les graves violations des droits de l'homme dans la partie occupée du Sahara Occidental et la nécessaire levée de l'embargo sur le rapport onusien sur les droits de l'homme au Sahara occidental occupé ont été les principaux thèmes soulevés par la délégation sahraouie participant à "la conférence de Dublin des défenseurs des droits de l'homme", dont les travaux ont débuté jeudi.
Initiée par l'organisation "Front line", la conférence de Dublin dont l'ouverture a été présidée par le ministre irlandais des Affaires étrangères, M. Dermot Ahern, et à laquelle participe notamment le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Mme Louise Arbour, a permis à la militante sahraouie des droits de l'homme, Mme Aminetou Haidar de révéler aux participants de 70 pays les violations marocaines des droits de l'homme au Sahara Occidental.
La militante sahraouie s'est enquise auprès de Mme Arbour des motifs ayant amené le Haut commissariat onusien aux droits de l'homme à maintenir confidentiel le rapport sur le Sahara Occidental élaboré par cette instance en 2006.
Mme Haidar s'est également interrogée sur les mesures prises par le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme concernant des défenseurs sahraouis des droits de l'homme, à l'instar de Ibrahim Sabbar et autres victimes de torture, de détention et de toutes formes de violations et de pressions visant à les dissuader de poursuivre leur noble devoir de défense des droits humains.
"Les défenseurs sahraouis des droits de l'homme subissent toutes sortes de pressions et de violations de leurs droits, notamment l'emprisonnement, la torture, l'exil forcé et la privation des droits au travail, à l'éducation et à la libre circulation sans parler des atteintes portées à leurs familles", a-t-elle déploré.
Les violations subies par les militants sahraouis des droits de l'homme ne représentent qu'une infime partie de celles subies par l'ensemble du peuple sahraoui, sans distinction de sexe ou d'age, a encore révélé Mme Haidar, estimant que cette situation devrait interpeller les organisations et la communauté internationales.
Mme Haidar a mis l'accent sur "la nécessité de protéger les défenseurs sahraouis des droits de l'homme, afin de leur permettre d’œuvrer avec plus d'efficacité à mettre à nu les crimes commis par l'Etat marocain contre les citoyens sahraouis".
Elle a prévenu, en outre, que "la privation du peuple sahraoui de son droit élémentaire à l'autodétermination est à l'origine des souffrances qu'il endure et de la répression dont il est victime, comme l'avait révélé le rapport du Haut commissariat aux droits de l'homme en 2006 qui n'a toujours pas été publié".
Le Haut commissariat aux droits de l'homme (actuellement le Conseil des droits de l'homme) avait élaboré un rapport en 2006 après avoir dépêché une mission spéciale au Maroc et aux territoires sahraouis occupés, révélant les graves violations des droits de l'homme perpétrées au Sahara Occidental par la force coloniale (le Maroc), selon le contenu divulgué. Néanmoins, le rapport n'a pas été publié officiellement en raison de pressions qu'auraient exercé des pays influents soutenant l'occupation marocaine, notamment la France.
La conférence de Dublin des défenseurs des droits de l'homme est parrainée par l'organisation "Front line" spécialisée dans l'appui aux défenseurs des droits de l'homme en péril.
La rencontre biennale constitue une occasion pour les défenseurs des droits de l'homme en péril dans le monde de se rencontrer, échanger leurs expériences, examiner des questions pertinentes et de nouer des contacts avec les décideurs (instances gouvernementales et supranationales). (SPS)
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