Le Maroc "veut imposer, pas négocier", dénonce le Front Polisario
Manhasset (Etats-Unis), 18/03/2008 (SPS) Le Maroc "veut imposer" son plan d'autonomie pour le Sahara Occidental "et pas négocier" une solution qui respecte le droit des Sahraouis à l'autodétermination, a dénoncé lundi le Front Polisario à l'ouverture du 4e round de pourparlers à Manhasset, près de New York. "La délégation marocaine est venu à Manhasset pour dire encore qu'elle ne peut négocier que la proposition (d'autonomie) qui préjuge une reconnaissance de la +marocanité+ du Sahara Occidental", a déploré le chef de la délégation sahraouie, M. Mahfoud Ali Beïba. Cette position de Rabat "est une pré condition et préjuge de l'issue des négociations", a-t-il affirmé, dans une allocution au début du 4e round. "En aucun cas ceci ne peut s'appeler négocier, c'est imposer", a-t-il souligné, ajoutant que le Maroc "confond autodétermination avec annexion forcée. En plus, a-t-il poursuivi, Rabat "prétend que l'organisation d'un référendum est impossible, alors qu'il dit vouloir soumettre sa soi-disant proposition de solution à un référendum". Le référendum, pour le Maroc, "est impossible s'il inclut le choix de l'indépendance (du Sahara Occidental), mais il devient faisable si la seule option offerte est l'autonomie", a-t-il relevé. "Comme l'ont fait tous les plans de paix précédents endossés par le Conseil de sécurité de l'Onu, le Front Polisario considère que la tenue du référendum d'autodétermination est possible et qu'il doit inclure au moins deux options", dont l'indépendance, a ajouté M. Beïba. La délégation du Front Polisario "est fermement convaincue que le processus de référendum peut et doit être réactivé, suivant les directions et les phases clairement détaillées dans le Plan de règlement (de l'Onu de 1990), des Accords de Houston (1997) et du Plan Baker" (2003), a-t-il indiqué. Tous ces plans et accords "ne peuvent être jetés dans la poubelle de l'histoire à cause d'une décision hâtive et irrationnelle prise de mauvaise humeur", a-t-il dit. "Tenter d'imposer un nouveau cadre de solution sur la base de quelque chose qui va à l'encontre de l'esprit, de la lettre et de l'objectif des accords de paix qui ont été déjà acceptés et endossés par le Conseil de sécurité, est une tentative que le Front Polisario et, avec certitude, les Nations unies, la région et l'Afrique en peuvent y souscrire ou endosser", a-t-il affirmé.Le négociateur en chef sahraoui a estimé nécessaire d'éviter que le processus de négociations aboutisse à une impasse, mettant en garde contre des "conséquences périlleuses pour les parties, la région et la crédibilité de l'Onu à résoudre les conflits".Il a affirmé que le "refus du Maroc de discuter la proposition (sahraouie) de solution, ajouté à son opposition de toute discussion sur les mesures de confiance (proposées par l'Onu) et sa violation continue des droits de l'homme dans le territoire sème les graines d'une possible impasse".Le Front Polisario avait proposé en avril 2007 un plan de paix à Rabat, via l'Onu, pour l'organisation d'un référendum libre et régulier au Sahara Occidental, incluant les options d'indépendance, d'autonomie ou d'intégration au Maroc. "Plus encore, le comportement de la délégation marocaine aux négociations de Manhasset est accompagné ces jours-ci de faits sur le terrain en relation avec de grands mouvements de troupes, des manœuvres militaires et des préparations logistiques de grande envergure" dans les territoires sahraouis occupés, a dénoncé M. Beïba.Il a appelé l'Onu à "prendre avantage de cette opportunité" de négociations et "assumer ses responsabilités, parce qu'il nous semble qu'une chance historique meilleure que celle-ci ne peut se présenter", a-t-il estimé.Le Maroc et le Front Polisario avait entamé formellement lundi le quatrième round de négociations sous l'égide des Nations unies, conformément aux résolutions 1754 et 1783, adoptées en 2007 par le Conseil de sécurité de l'Onu, qui appellent les deux parties au conflit à négocier "de bonne foi et sans conditions préalables" pour aboutir à une "solution politique mutuellement acceptable, qui respecte le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination". M. Peter Van Walsum, envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu, M. Ban Ki-Moon, au Sahara Occidental, a mission de facilitateur à ces pourparlers. Après avoir dirigé trois rounds de négociations depuis juin dernier entre les deux parties au conflit, M. Van Walsum a déclaré en février qu'il n'avait pas encore trouvé de solution à ce conflit. "Je n'ai pas de nouveau plan pour sortir de l'impasse", avait-il ajouté lors d'une tournée dans la région. (SPS) http://www.spsrasd.info/fr/detail.php?id=1109
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