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Bir Lahlou le 30 Mars 2010
Président du Conseil européen
Bruxelles
Monsieur le Président,
Aujourd'hui est le 14ème jour de la grève de la faim menée par cinq militants du Groupe des Sept, qui sont détenus depuis le 8 octobre 2009, dans la prison marocaine de Salé. Le gouvernement marocain envisage de les traduire devant un tribunal militaire à cause d’une visite rendue à leurs familles dans les camps de réfugiés sahraouis en Algérie.Les séquelles de cette grève apparaissent sur eux et leur état de santé, d’une grande gravité, peut à tout moment conduire à une catastrophe. Sans parler des maladies chroniques dont ils souffraient déjà et qui sont le résultat des années de détention forcée et des grèves de la faim menées par le passé.
Leurs revendications sont simples, claires, justes et légitimes. Ils veulent qu’un terme soit mis à une situation aussi particulière qu’illégale qui est celle de leur détention injuste et arbitraire qui dure depuis plus de 5 mois. Ils ne demandent pas plus qu’un procès juste et équitable ou alors la liberté immédiate et inconditionnelle.
Par ailleurs, il existe un autre groupe de 19 détenus politiques sahraouis dans la prison marocaine de Tiznit, qui ont entamé une grève de la faim depuis 11 jours, en solidarité avec leurs camarades dans la prison de Salé. Ils demandent la liberté pour eux-mêmes et pour tous les prisonniers politiques sahraouis et qu’ils soient traités en tant que prisonniers politiques vu qu’ils avaient été emprisonnés pour leur position et leurs opinions politiques sur la question du Sahara occidental. Leur santé est très dégradée et peut conduire à des conséquences désastreuses, sachant que parmi eux se trouvent des ex-détenus atteints de graves maladies dues à l'emprisonnement et à la torture dans les prisons marocaines.
Les prisonniers politiques sahraouis et grévistes de la faim sont les suivants:Dans la prison de Salé (Maroc): Ali Salem Tamek – Brahim Dahane - Hammadi Nassiri -Yahdih Etarouzi - Rashid Essaghir.
Dans la prison de Tiznit (Maroc): Mustafa Abdel-Dayem - Alheirch Hassan - MohammedAlberkkawi - Bashir Ismaili - Mohammad Taqioulah fakalla - Brahim Khalil Amgheimima – Khalihenna Abou Hassan - Moulay Ali Bou Amoud - Fathli Beinaho - Mahmoud Abu al-Qasim- Chiaho Hamza - Fathi Sidahmed - Deihani Abdullah - Mohammed Salami - Souakh Jamal- Mahjoub Eilal - Hassan Mohamed Lahssan - Noureddine Tahir – Lahmam Salama.
Il y a également d'autres groupes de prisonniers politiques sahraouis dans la Carcel Negra d’El Aaiun, capitale du Sahara Occidental, mais aussi dans les prisons de Marrakech, Taroudant, Ait Melloul et Inezgane, qui sont entrés en grève de la faim pour les mêmes raisons et pour les mêmes revendications.
Monsieur le Président,
Après le sommet UE - Maroc tenu en Espagne en mars 2010, et les déclarations explicites que vous avez-vous-même faites, la communauté internationale s’attendait à ce que le gouvernement marocain se conforme aux conditions minimales requises pour obtenir lestatut avancé de l'Union européenne, consistant à respecter la légalité internationale et les droits de l'homme.
Toutefois, en plus de l'occupation illégale du Sahara occidental et du mur militaire qui divise le territoire et sépare le peuple, ce partenaire de l’Union Européenne s’est impliqué immédiatement après le dit sommet dans une escalade répressive et a commis de graves violations du droit et des droits de l’homme au Sahara occidental par des actes atroces contre les civils sahraouis pacifiques et par l’intensification du pillage et de l’exploitation illégale des richesses naturelles du peuple sahraoui.
Le silence et le mépris que le gouvernement marocain affiche aujourd’hui à l’égard de la situation tragique des prisonniers politiques sahraouis, détenus dans ses prisons et grévistes de la faim, sans tenir compte de leurs revendications, pourtant justes et légales, est un acte grave qui ne peut être considéré que comme une grave atteinte aux droits humains les plus sacrés notamment le droit à la vie et à la liberté d’expression.
Puisque ces prisonniers ne demandent que l’application du droit et de la légalité internationales, en particulier le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et l'indépendance, à travers un référendum libre, juste et impartial, nous vous exhortons à agir pour la libération de Yahya Mohamed Al-Hafiz Izza et de tous les prisonniers politiques sahraouis et pour que la vérité soit révélée sur le sort de tous les disparus sahraouis dont les 15 jeunes enlevés par l’Etat marocain le 25 décembre 2005.
Le temps passe, et la communauté internationale en général et l'Union Européenne en particulier, étant donné ses relations avec le royaume du Maroc, sont interpellées pour agir rapidement.
Vu l’ampleur de ces violations flagrantes du droit international et humanitaire et de la légitimité internationale il devient nécessaire de revoir les relations avec le Maroc, y compris revoir son statut avancé et les accords actuels, et de tenir compte de ces faits dans les accords à venir. Il est tout autant nécessaire et urgent de mettre en place de nouveaux mécanismes, y compris élargir les pouvoirs de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO), afin de parvenir à protéger et de surveiller les droits de l’homme dans le territoire et de pouvoir rapporter sur leur situation.
Nous tenons l’Etat marocain pour responsable de tous les dégâts physiques, psychologiques et matériels qu’ont subis et subissent encore les prisonniers politiques sahraouis et leurs familles et nous vous demandons d’intervenir urgemment pour mettre fin à ces actes inhumains et contribuer à sauver la vie de ces innocents et pacifique prisonniers politiques sahraouis que le gouvernement marocain, par son mépris, pousse à une mort lente.
Dans l’attente de votre intervention urgente, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
Mohamed Abdel-Aziz,
Secrétaire général du Front POLISARIO
source/envoyé par: CNAPPS
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