Bruxelles, 05/02/2010 (SPS) Le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, M. Mohamed Sidati, a accusé vendredi le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Moratinos, de justifier de façon "erronée" l'accord de pêche UE-Maroc "entaché d'illégalité", en soutenant que le Maroc "exerce une administration de facto sur le Sahara occidental". "Le ministre espagnol des Affaires étrangères ressasse une idée comme quoi le Maroc exerce une administration de facto sur le Sahara occidental au lieu de parler d'occupation, alors qu'il est de notoriété que le Sahara occidental est un territoire non autonome qui fait l'objet d'un processus de décolonisation, et que le Maroc est un pays occupant qui ne dispose ni du pouvoir d'administration ni celui de souveraineté sur le territoire", a déclaré M. Sidati à l'agence de presse algérienne, APS. "Les propos du ministre est une manière pour l'Etat espagnol, particulièrement le gouvernement actuel, d'éluder les responsabilités de l'Espagne en tant que puissance coloniale qui sont et resteront toujours les siennes, tant que le peuple sahraoui ne s'est pas autodéterminé, qui plus est, à travers un référendum libre et régulier", a expliqué M. Sidati. "Par ailleurs, défendant, sans surprise, cet accord de pêche UE-Maroc, le ministre des Affaires étrangères espagnol défend un accord entaché d'illégalité dès le moment qu'il inclut les eaux territoriales du Sahara occidental", a-t-il soutenu. "C'est un accord nul est non avenu qui fait l'objet d'une controverse au sein même de l'Union européenne. Il ne profite nullement aux Sahraouis lesquels subissent de plein fouet la répression, l'occupation et la spoliation, c'est un accord type de brigandage international", a conclu M. Sidati. Moratinos a prétendu mercredi à Bruxelles que l'accord de pêche conclu entre l'Union européenne (UE) et le Maroc serait justifié par un texte juridique des Nations Unies, faisant allusion de façon "erronée" à l'avis juridique de l'ex sous-secrétaire général aux affaires juridiques des Nations-Unies , Hans Corell, écrit en 2002. "Il existe un avis juridique des Nations-unies, émis par Hans Corell, qui reconnaît que les activités relatives aux ressources naturelles entreprises par une puissance administrant dans un territoire non autonome ne sont pas illégales tant qu’elles n’interviennent pas au mépris des besoins, intérêts et bénéfices du peuple de ce territoire", a déclaré M. Moratinos qui répondait à un Eurodéputé sur le caractère "injuste" de cet accord vis-à-vis des Sahraouis.Hans Corell avait lui même dénoncé cette fausse interprétation par l'UE de son texte."Il m'a été suggéré que l’avis juridique, prononcé par moi en 2002, avait été invoqué par la Commission européenne en appui de l’accord de partenariat dans le secteur de la pêche (...) si c'est le cas, je trouve incompréhensible que la Commission puisse trouver un soutien dans l'avis juridique, à moins bien sûr que la Commission ait constaté que le peuple du Sahara Occidental a été consulté, et a accepté l'accord et la manière dont les profits de l'activitélui revient", avait déclaré M. Corell."Cependant, a-t-il ajouté, un examen de l'accord conduit à une conclusion différente".Par ailleurs, plusieurs ONG internationales et européennes ainsi que des eurodéputés mènent actuellement des actions auprès des institutions de l'UE pour la suspension et le non renouvellement de cet accord qu'elles estiment injuste à l'égard des sahraouis.
source: continentalnews.
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