Saturday, January 16, 2010

Liberté d’expression. Le Maroc, ennemi d’Internet ?
Par Zoé Deback
La récente condamnation de “cyberdissidents” à Taghjijt a alerté la blogosphère marocaine et internationale. Ce nouveau faux-pas des autorités locales, visiblement dépassées par le phénomène des “blogs”, pourrait dessiner une nouvelle tendance.
Sur la page Internet Threatened Voices (voix menacées), le Maroc fait partie du top ten des pays poursuivant leurs blogueurs. Ce projet du célèbre site Global Voices, qui fédère des blogs du monde entier, recense toutes les poursuites connues envers des personnes s’étant exprimées sur le Web. Depuis l’arrestation de Bachir Hazzam, un blogueur de Taghjijt (région d’Agadir), le Maroc est crédité de 4 emprisonnements. Certes, on est loin des 19 blogueurs poursuivis en Tunisie, 4ème sur la liste. Mais cela fait mauvaise impression, pour un pays qui vient de lancer “Maroc Numeric 2013”, d’atteindre la 8ème position de ce classement mondial (ex-aequo avec Cuba et la Russie)…
Dérapage à Taghjijt
Que ce soit à cause de son isolation géographique ou du timing, l'arrestation du blogueur de Taghjijt est passée relativement inaperçue. Pourtant, les autorités locales ont accumulé les dérapages dans leur gestion des événements. Le 1er décembre, un groupe d’étudiants est venu présenter des revendications devant le caïdat. Ils réclament notamment l’instauration de bons de transport vers Agadir et la constitution d’une bibliothèque. Au lieu de dialoguer, les autorités choisissent d'employer la manière forte. Le sit-in dégénère en affrontements épars pendant les deux jours suivants. Trois étudiants sont rapidement arrêtés.“Fait révélateur, dès le début des troubles à Taghjijt, on a vu des agents en civil postés dans les cybercafés”, remarque Saïd Benjebli, président de l’Association des blogueurs marocains. Ce qui n’empêche pas Bachir Hazzam, un diplômé d’instruction islamique de 27 ans, de publier sur son blog un communiqué des étudiants, le 4 décembre. Quelques jours après, il est arrêté à son tour pour être poursuivi en même temps que les manifestants. Plus difficile à comprendre, Abdellah Boukfou (26 ans), le gérant du cybercafé utilisé par Hazzam, est arrêté lui aussi et mis dans le même sac judiciaire. Il n’a pourtant rien publié personnellement. Les 8 ordinateurs du cyber et des clés USB sont saisis par les gendarmes, qui vont y trouver des publications de Hazzam (membre d’Al Adl Wal Ihsane), d’étudiants mais aussi d’une organisation amazighe. De quoi bricoler quelques PV…
...lire la suite: http://www.telquel-online.com/406/actu_maroc2_406.shtml

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