Ross réunit le Polisario et Rabat aujourd’hui
Le Maroc rappelé par le droit international
L’envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental a soutenu, lors de sa seconde tournée au Maghreb, en juin : «Je suis optimiste quant à cette première rencontre informelle qui, j’en suis sûr, apportera une contribution importante à la recherche d’une résolution du conflit qui dure déjà depuis trop longtemps.»
Une rencontre informelle qui intervient suite à l’échec des quatre rounds de négociations tenues à Manhasset sous les auspices onusiens entre les deux parties. Un échec qui trouve ses racines dans l’obstination de Rabat à camper sur sa position d’accorder une autonomie, une solution non conforme à la légalité internationale pour une question de décolonisation. A ce propos, sous la responsabilité de l’ONU, un commun accord pour un cessez-le-feu a été convenu, en 1991, entre le Front Polisario et l’armée marocaine en vue de la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Ce qui n’a pas été fait devant la dérobade de Rabat de ses engagements pris, de surcroît avec l’institution onusienne. Celle-ci a bien saisi les conséquences néfastes du désengagement du Maroc sur le peuple sahraoui, entre réfugiés et ceux des territoires encore sous occupation, subissant le diktat du colonisateur marocain.
Il est à noter que pour la partie sahraouie «toute initiative visant à dénaturer le conflit ou à le sortir de son cadre historique et légal, a souligné Brahim Ghali, est vouée à l’échec, comme toutes celles qui ont échoué depuis 1975». Un échec de l’ancien envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, James Baker, qui a dû jeter l’éponge devant l’obstination de Rabat à refuser d’honorer ses engagements pris pour la tenue du référendum d’autodétermination.
Celui-ci, un droit international s’agissant d’une question de décolonisation inscrite dans l’agenda onusien, a été l’une des recommandations de la commission onusienne en charge des droits de l’homme dépêchée en 2006.
Celle-ci a souligné dans son rapport, non publié pour rappel sous le forcing de la France, membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, que le référendum d’autodétermination est à même de venir à bout des souffrances du peuple sahraoui. Le conflit sahraoui-marocain sur le Sahara occidental ne peut trouver une voie de sortie de crise que sur la base des assises juridiques et historiques sur lesquelles s’est inscrite cette question depuis 1966 à l’ONU au moment où ce territoire était sous occupation espagnole.
La rencontre d’aujourd’hui, supervisée par Christopher Ross, est un premier contact depuis le quatrième round de Manhasset et revêt son importance dans la mesure où elle se tient après que l’ex-envoyé de Ban Ki-moon a piétiné la légalité internationale en affichant sa position en faveur de la partie marocaine.
Un coup dur à la crédibilité de l’institution onusienne qui doit œuvrer au respect de sa charte et de son esprit pour venir à bout des conflits et de surcroît celui du Sahara Occidental, dernière question de décolonisation sur le continent africain. Une situation héritée suite au non-parachèvement du processus de décolonisation du Sahara Occidental par l’Espagne, cédant le territoire au Maroc sur fond des accords de Madrid.
La dernière résolution onusienne sur le Sahara Occidental, fin avril dernier, stipule clairement que les pourparlers entre le Font Polisario et le Maroc «doivent viser à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable et qui pourvoie à l’autodétermination du peuple sahraoui». Une résolution pour l’occupant marocain qui persiste à en faire fi en s’attachant à sa proposition pour l’autonomie en contradiction avec le droit international dont Christopher Ross est appelé à faire valoir en tant qu’envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental.
10-08-2009 Karima Bennour
http://www.lanouvellerepublique.com/actualite
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