La justice marocaine a la main lourde
Rabat . Condamnation démesurée d’Ennaama Asfari, défenseur des droits de l’homme au Sahara occidental.
Quatre mois de prison ferme… pour un porte-clés. La justice marocaine a été prise, jeudi, en flagrant délit d’excès de zèle, en prononçant cette lourde sentence à l’encontre d’Ennaama Asfari. Coprésident du Comité pour le respect des libertés au Sahara occidental, (CORELSO), ce défenseur des droits de l’homme a été arrêté, le 14 août, à un barrage de police dans la ville de Tan Tan (sud du Maroc) où vit sa famille. Un contrôle qui a viré au vinaigre quand les policiers ont remarqué qu’Ennaama Asfari arborait un porte-clés à l’effigie du drapeau de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Ennaama Asfari et la personne qui l’accompagnait ont été violentés par les agents. Accusés d’outrage à un fonctionnaire d’État dans l’exercice de ses fonctions, les prévenus ainsi que leurs avocats ont quitté l’audience en signe de protestation contre un procès expéditif. Ennaama Asfari est un militant reconnu des droits et des libertés des Sahraouis. Un engagement qui lui a déjà valu de purger des peines de prison. Cette dernière condamnation se veut exemplaire.
Depuis 2005, date du soulèvement populaire dans les territoires occupés illégalement par le Maroc, Rabat tente d’étouffer ce vent de contestation. Les arrestations et les lourdes condamnations dont écopent les manifestants visent à intimider quiconque remet en cause cette colonisation d’un autre âge. Comme en témoignent les arrestations de plusieurs militants sahraouis venus assister au procès d’Ennaama Asfari. Ce dernier a décidé de faire appel.
Cathy Ceïbe
http://www.humanite.fr/2009-09-01_International_La-justice-marocaine-a-la-main-lourde
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