Tuesday, December 01, 2009

Le défi de Aminatou Haidar
01/12/2009 Par Mekioussa Chekir
L’image est saisissante et forte en symboles : celle de la militante sahraouie Aminatou Haidar observant une grève de la faim illimitée dans l’enceinte même de l’aéroport espagnol de Lanzarote. Depuis deux semaines elle a décidé de mettre sa vie en péril pour revendiquer son droit légitime de retourner dans son pays, le Sahara occidental après que les autorités marocaines l’en eurent empêchée. La bravoure de cette activiste force l’admiration et contraint à la méditation quant au sort de tout un peuple dont la liberté est captive du bon vouloir d’une puissance coloniale depuis plus de 30 ans maintenant. Le courage de Aminatou Haidar est à multiplier par autant de Sahraouis qui revendiquent leur dignité et leur droit incessible à l’autodétermination et qui l’expriment chacun à sa manière. Dans les territoires occupés du Sahara occidental, les concitoyens et concitoyennes d’Aminatou Haidar endurent l’amertume d’une nation expropriée de ses richesses et soumise au joug d’une puissance occupante. Les Sahraouis d’El Ayoun ou de Smara occupées vivent au rythme des répressions qui s’abattent épisodiquement sur eux dès que le vent de la colère et de la révolte menace la stabilité du royaume chérifien qui se refuse à renoncer à la «marocanité du Sahara occidental». Depuis quelques jours, la situation est si préoccupante que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a cru nécessaire d’exprimer son inquiétude face à la dégradation de la situation des droits de l’Homme dans ces territoires. Une situation marquée par des arrestations et l’emprisonnement de Sahraouis pour «délit d’opinion». Ces derniers jours, 7 détenus parmi des activistes sahraouis se sont ajoutés à ceux qui croupissent déjà dans les geôles marocaines sans qu’ils ne bénéficient, dans la majorité des cas, de procès en bonne et due forme. Mais la cause du peuple sahraoui a besoin de plus que de simples déclarations d’intention : elle demeure, depuis des décennies, suspendue à une solution politique définitive, juste et équitable. Une solution qui tienne compte du droit des Sahraouis à décider en toute liberté et souveraineté de leur avenir. Si les Nations unies reconnaissent ce droit au peuple sahraoui, il n’en demeure pas moins que l’institution onusienne peine à le faire appliquer et ne semble pas disposée à contraindre les Etats qui encouragent le Maroc dans sa démarche à y renoncer. Cela peut s’avérer perdu d’avance si l’on considère que la France et les Etats-Unis d’Amérique ont, par la force du privilège du veto, une «main sur la planète». Mais c’est compter sans la détermination des milliers d’Aminatou Haidar qui croient en la justesse de leur cause et à l’inéluctabilité d’un dénouement juste. Le recours de cette battante à la grève de la faim comme moyen extrême de faire aboutir ses revendications s’adresse comme un défi au Maroc et à l’Espagne, qui affiche de plus en plus sa complicité avec le royaume mais aussi à l’ensemble de la communauté internationale.

3 comments:

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