LANZAROTE (Espagne) (AFP) - 08.12.2009
L'ONU a défendu mardi le "droit au retour" au Sahara occidental de la militante sahraouie Haidar, qui a observé son 23e jour de grève de la faim à l'aéroport espagnol de Lanzarote pour protester contre son expulsion par le Maroc le 14 novembre.
La militante sahraouie Aminatou Haidar (C) est transportée en fauteuil roulant, le 7 décembre 2009 à l'aéroport de Lanzarote (sur la photo).
L'ONU a défendu mardi le "droit au retour" au Sahara occidental de la militante sahraouie Haidar, qui a observé son 23e jour de grève de la faim à l'aéroport espagnol de Lanzarote pour protester contre son expulsion par le Maroc le 14 novembre.
AFP - Andres Gutierrez
L'ONU a défendu mardi le "droit au retour" au Sahara occidental de la militante sahraouie Haidar, qui a observé son 23e jour de grève de la faim à l'aéroport espagnol de Lanzarote pour protester contre son expulsion par le Maroc le 14 novembre.
"J'en appelle au droit d'Aminatou de retourner dans son pays", a déclaré la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, durant une conférence de presse à Genève.
"Je suis cette affaire (...). Je suis particulièrement préoccupée pour la santé" de Mme Haidar, a-t-elle ajouté, disant "espérer une solution rapide".
Ces déclarations font suite à celles du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui avait réitéré lundi soir l'appel lancé la semaine dernière à l'Espagne et au Maroc par le Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés pour qu'ils "envisagent toute mesure qui puisse faciliter une résolution du problème et mettre fin à l'impasse actuelle".
Aminatou Haidar a été expulsée le 14 novembre du Sahara occidental vers l'Espagne par les autorités marocaines qui lui ont confisqué son passeport marocain alors qu'elle rentrait d'un voyage aux Etats-Unis.
Selon Rabat, qui s'oppose catégoriquement à son retour, elle avait refusé d'"accomplir les formalités habituelles de police et renié sa nationalité marocaine" à l'aéroport de Laâyoune, la principale ville du Sahara occidental.
La militante sahraouie accuse le Maroc d'avoir "violé le Pacte des droits politiques et civils" de l'ONU, dont l'article 12 stipule que "nul ne peut être arbitrairement privé du droit d'entrer dans son propre pays".
Aminatou Haidar "ira jusqu'à la mort, c'est certain. La famille ne va pas intervenir", a assuré son compagnon, Bachir Lekhfawni, interrogé à Laâyoune par le quotidien ABC de mardi.
"Nous attendons son retour, morte ou vive", a-t-il ajouté. "Son retour est certain. Ce que nous ignorons, c'est si elle l'effectuera dans un cercueil. Vu comment se présentent les choses, je vois une fin malheureuse".
Le journal ABC a également publié en première page une lettre angoissée des deux enfants de Mme Haidar, âgés de 15 et 13 ans, lançant "un appel urgent à tous les enfants du monde" et à "toutes les mamans du monde" pour les soutenir.
"Nous voulons le retour de notre maman !", ont écrit les enfants selon un fac-similé de cette lettre rédigée en français.
A Lanzarote, la situation était inchangée mardi, après qu'un juge mandaté par la préfecture locale pour veiller à la survie de la militante avait décidé lundi soir que son état ne justifiait pas pour le moment une hospitalisation et une alimentation forcée, à laquelle Mme Haidar s'oppose catégoriquement.
"C'est ce qui finira sûrement par arriver", estimait toutefois mardi un proche de Mme Haidar, alors que les juristes et médecins espagnols sont très divisés sur la légalité d'une telle mesure sans le consentement de la militante.
Le gouvernement socialiste espagnol, embarrassé par la tournure des événements, semble toutefois bien décidé à éviter à tout prix le décès de la militante.
"Nous ne pouvons pas laisser mourir une personne faute de nourriture, ainsi qu'en conformité avec nos lois, il sera procédé" tôt ou tard à son alimentation forcée, a assuré le ministre des Infrastructures et numéro deux du parti socialiste au pouvoir, José Blanco.
Le Maroc considère que le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole annexée et administrée depuis 1975, fait partie intégrante du royaume. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame pour sa part son indépendance, Rabat proposant une large autonomie sous sa souveraineté.
© 2009 AFP
La militante sahraouie Aminatou Haidar (C) est transportée en fauteuil roulant, le 7 décembre 2009 à l'aéroport de Lanzarote (sur la photo).
L'ONU a défendu mardi le "droit au retour" au Sahara occidental de la militante sahraouie Haidar, qui a observé son 23e jour de grève de la faim à l'aéroport espagnol de Lanzarote pour protester contre son expulsion par le Maroc le 14 novembre.
AFP - Andres Gutierrez
L'ONU a défendu mardi le "droit au retour" au Sahara occidental de la militante sahraouie Haidar, qui a observé son 23e jour de grève de la faim à l'aéroport espagnol de Lanzarote pour protester contre son expulsion par le Maroc le 14 novembre.
"J'en appelle au droit d'Aminatou de retourner dans son pays", a déclaré la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, durant une conférence de presse à Genève.
"Je suis cette affaire (...). Je suis particulièrement préoccupée pour la santé" de Mme Haidar, a-t-elle ajouté, disant "espérer une solution rapide".
Ces déclarations font suite à celles du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui avait réitéré lundi soir l'appel lancé la semaine dernière à l'Espagne et au Maroc par le Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés pour qu'ils "envisagent toute mesure qui puisse faciliter une résolution du problème et mettre fin à l'impasse actuelle".
Aminatou Haidar a été expulsée le 14 novembre du Sahara occidental vers l'Espagne par les autorités marocaines qui lui ont confisqué son passeport marocain alors qu'elle rentrait d'un voyage aux Etats-Unis.
Selon Rabat, qui s'oppose catégoriquement à son retour, elle avait refusé d'"accomplir les formalités habituelles de police et renié sa nationalité marocaine" à l'aéroport de Laâyoune, la principale ville du Sahara occidental.
La militante sahraouie accuse le Maroc d'avoir "violé le Pacte des droits politiques et civils" de l'ONU, dont l'article 12 stipule que "nul ne peut être arbitrairement privé du droit d'entrer dans son propre pays".
Aminatou Haidar "ira jusqu'à la mort, c'est certain. La famille ne va pas intervenir", a assuré son compagnon, Bachir Lekhfawni, interrogé à Laâyoune par le quotidien ABC de mardi.
"Nous attendons son retour, morte ou vive", a-t-il ajouté. "Son retour est certain. Ce que nous ignorons, c'est si elle l'effectuera dans un cercueil. Vu comment se présentent les choses, je vois une fin malheureuse".
Le journal ABC a également publié en première page une lettre angoissée des deux enfants de Mme Haidar, âgés de 15 et 13 ans, lançant "un appel urgent à tous les enfants du monde" et à "toutes les mamans du monde" pour les soutenir.
"Nous voulons le retour de notre maman !", ont écrit les enfants selon un fac-similé de cette lettre rédigée en français.
A Lanzarote, la situation était inchangée mardi, après qu'un juge mandaté par la préfecture locale pour veiller à la survie de la militante avait décidé lundi soir que son état ne justifiait pas pour le moment une hospitalisation et une alimentation forcée, à laquelle Mme Haidar s'oppose catégoriquement.
"C'est ce qui finira sûrement par arriver", estimait toutefois mardi un proche de Mme Haidar, alors que les juristes et médecins espagnols sont très divisés sur la légalité d'une telle mesure sans le consentement de la militante.
Le gouvernement socialiste espagnol, embarrassé par la tournure des événements, semble toutefois bien décidé à éviter à tout prix le décès de la militante.
"Nous ne pouvons pas laisser mourir une personne faute de nourriture, ainsi qu'en conformité avec nos lois, il sera procédé" tôt ou tard à son alimentation forcée, a assuré le ministre des Infrastructures et numéro deux du parti socialiste au pouvoir, José Blanco.
Le Maroc considère que le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole annexée et administrée depuis 1975, fait partie intégrante du royaume. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame pour sa part son indépendance, Rabat proposant une large autonomie sous sa souveraineté.
© 2009 AFP
No comments:
Post a Comment